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la splendeur de la lumière. Les plaines du Languedoc, rougies de grappes purpurines, plantées de mûriers, d’amandiers et d’oliviers, s’étendoient à l’orient et au nord. Au sud la Méditerranée, claire comme un cristal, bleue comme le ciel qu’elle réfléchissoit, portoit une foule de voiles blanches que frappoit le soleil, et dont le mouvement vivifioit la scène. Sur un promontoire élevé, baigné des eaux de la Méditerranée, étoit placé le château du comte ; des forêts de sapins, de chênes, de châtaigniers qui descendoient jusques dans la plaine, et ne permettoient pas de le distinguer en entier, s’étendoient au loin sur les bords de la mer.

À mesure que Blanche approchoit, les traits gothiques de cette antique demeure se dessinoient successivement. D’abord une tour fortifiée s’élevoit entre les arbres, puis l’arcade ruinée d’une porte immense ; Blanche croyoit presque approcher du château célébré dans les vieilles histoires, où les chevaliers, voyaient à travers les créneaux un champion et sa suite revêtus d’armes noires, et qui venoit arracher la dame de ses pensées à l’oppression d’un rival orgueilleux. Elle avoit lu cette légende dans la bibliothèque du monastère, qui, comme