Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/47

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effrayée d’une telle altercation qui paroissoit devenir sérieuse, se levoit et alloit sortir. La femme-de-chambre de la belle-mère entra ; la comtesse demanda qu’on la menât à son appartement, et se retira accompagnée de mademoiselle Béarn.

Blanche, profitant du peu de jour qui restoit, courut à de nouvelles découvertes. Elle sortit du salon, et passa du vestibule en une immense galerie, dont les murailles ornées de pilastres en marbre soutenoient un toit voûté composé de riches mosaïques. Une fenêtre qui sembloit la terminer, laissoit voir les nuages de pourpre. Le paysage légèrement voilé, commençoit à confondre ses traits qu’enveloppoit déjà l’ombre au loin répandue.

Cette galerie donnoit sur un salon ouvert dont dépendoit cette fenêtre. L’obscurité qui augmentoit, ne laissoit voir qu’imparfaitement cet appartement magnifique. Il étoit orné à la moderne, mais on ne l’avoit pas entretenu, et peut-être ne l’avoit-on jamais achevé. Les fenêtres larges et multipliées descendoient jusqu’en bas, et présentoient une vue très-étendue, que Blanche supposoit charmante. Elle resta quelque temps à contempler cette obscurité grisâtre, à s’y peindre des bois, des montagnes,