Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/58

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Blanche pendant ce temps, se hâtoit de goûter, sous les futaies qui entouraient le château, un enthousiasme si nouveau pour elle ; l’ombre sous laquelle elle erroit, fit céder peu à peu la gaîté à des impressions plus sérieuses. Tantôt elle avançoit lentement sous un couvert impénétrable, dont les branches s’entrelaçoient, et sous lequel les gouttes de rosée baignoient encore les fleurs qui émailloient le gazon ; tantôt elle folâtroit dans un sentier où le soleil dardoit ses rayons, et où le zéphyr balançoit le feuillage : le hêtre, l’acacia, le frêne, unissoient leur verdure claire aux teintes foncées des pins et des cyprès ; tandis que le chêne opposoit sa force majestueuse à la légèreté du liège et à la grâce du peuplier.

Quand Blanche retourna au château, au lieu d’aller chez la comtesse, elle s’amusa à parcourir les parties de l’édifice, qu’elle ne connoissoit pas encore. La plus ancienne attira d’abord sa curiosité : elle trouvoit la moderne, agréable, élégante ; mais il y avoit dans l’antique bâtiment quelque chose d’attrayant pour elle. Elle monta le grand escalier, traversa une galerie boisée de chêne ; et suivit une enfilade de pièces, dont les murailles étoient tendues de ta-