Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/60

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Des pas approchoient ; une lumière brilloit sous une porte à l’extrémité du passage, et une personne l’ouvrit avec précaution, et ne s’aventura pas plus loin. Blanche l’observoit en silence, la porte alloit se refermer ; Blanche appela de nouveau, et se hâtant de courir, elle reconnut la vieille concierge.

— Ah ! ma chère demoiselle, c’est vous ! dit Dorothée ; comment avez-vous pu prendre votre chemin par ici ? Si Blanche avoit été moins préoccupée de sa frayeur, elle auroit observé probablement la forte expression de terreur et de surprise qui défiguroit Dorothée. Celle-ci la conduisit à travers des passages et des pièces sans nombre, qui ne paroissoient pas avoir été habitées depuis un siècle. Elles arrivèrent enfin à la résidence du concierge, et Dorothée la pria de s’asseoir et de se rafraîchir. Blanche accepta, et parlant de la tour charmante et de la découverte qu’elle en avoit faite, elle annonça le désir de se l’approprier. Soit que Dorothée fût moins sensible que la jeune personne aux beautés du paysage, soit que l’habitude lui eut rendu moins touchans les charmes qui l’embellissoient, elle n’encouragea pas l’enthousiasme de Blanche ; mais elle garda le silence, et ne