Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/82

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tées par les esprits. J’arrive d’un théâtre de prodiges ; mais malheureusement, depuis que j’en suis partie, j’en ai reçu l’explication.

Blanche se taisoit, Dorothée paroissoit sérieuse et soupiroit. Emilie se sentoit portée à en croire plus qu’elle ne vouloit se l’avouer. Elle se rappeloit le spectacle dont elle avoit été témoin dans une chambre à Udolphe, et par une bizarre liaison, les paroles alarmantes qu’elle avoit trouvées sans dessein dans les papiers qu’elle avoit détruits par obéissance aux ordres de son père. Elle frémit à la signification qu’ils sembloient avoir, presqu’autant qu’à l’horrible objet découvert sous le funeste voile.

Blanche, cependant, ne pouvant engager Dorothée à expliquer ce qu’elle avoit voulu dire, l’avoit priée, en se retrouvant auprès de la porte fermée, de lui faire voir tous les appartemens. — Ma chère demoiselle, lui répondit la concierge, je vous ai dit ma raison pour ne la pas ouvrir. Je ne l’ai jamais revu depuis la mort de ma bonne maîtresse ; il seroit affreux pour moi d’y entrer. De grâce, ne me le demandez pas.

— Non certainement, répondit Blanche, si c’est votre véritable raison.

— Hélas ! c’est l’unique, dit la vieille