Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/81

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— Mais sans doute qu’il n’y a pas de revenant dans le château, dit Blanche moitié riante et moitié sérieuse ?

— J’ai entendu cette musique presque toujours depuis que madame est morte, dit Dorothée, jamais auparavant ; mais cela importe peu à quelque chose que je voulois vous dire.

— Dites, je vous prie, dites-nous, reprit Blanche, plus empressée de savoir que de plaisanter. J’ai pris bien de l’intérêt à ce que sœur Henriette et sœur Sophie m’ont dit au couvent sur de pareilles apparitions, dont elles-mêmes avaient été témoins.

— Vous n’avez jamais su, mademoiselle, ce qui nous fit quitter le château pour aller vivre dans la chaumière, dit Dorothée ? — Jamais, reprit Blanche impatiemment, ni la raison pour laquelle M. le marquis… Dorothée s’arrêta, hésita, voulut changer de conversation ; mais la curiosité de Blanche étoit trop éveillée pour la laisser échapper facilement. Elle pressa la vieille de continuer son histoire ; mais rien ne put l’y déterminer. Il devint évident que sa propre imprudence l’alarmoit, et qu’elle s’étoit trop avancée.

— Je m’apperçois, dit Emilie en souriant, que toutes les vieilles maisons sont fréquen-