Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/100

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Ils se trouvèrent bientôt devant un portail, formidable malgré ses ruines. Après un peu d’incertitude, ils pénétrèrent jusqu’à la première cour. Ils s’arrêtèrent encore à la tête d’une terrasse qui faisoit la tour du précipice : là s’élevoit le corps du bâtiment. On vit, non pas un simple poste, mais une antique citadelle abandonnée ; plusieurs parties étoient encore debout ; elles étoient bâties de pierre dure, dans le style gothique ; ses tours étoient énormes ; ses fortifications proportionnées. L’arcade de la porte, qui sembloit entrer dans la salle, étoit ronde, comme la fenêtre au-dessus. Le caractère imposant qui, dans son origine, avoit dû distinguer l’édifice, étoit alors encore plus remarquable par la ruine, la dégradation de ses murs à demi-détruits, et le désordre de leurs débris épars dans une enceinte immense, solitaire et couverte de grandes herbes. Dans cette cour d’entrée, on voyoit un chêne gigantesque qui paroissoit aussi ancien que le bâtiment. Le peu de branches qui lui restaient, dépouillées de feuilles, chargées de mousses, sembloient encore le protéger ; et l’énormité de son tronc montroit ce qu’il avoit été dans sa jeunesse. La forteresse avoit été très-importante ; elle dominoit le vallon,