Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/101

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et pouvoit arrêter aussi bien que résister. Le comte, en l’examinant, fut surpris qu’on l’eût négligée. Cet abandon, cette solitude lui inspiraient une sorte de mélancolie. Pendant qu’il se livrait à cette émotion, il crut distinguer des voix dans l’intérieur du bâtiment : il considéra la façade, et ne vit aucune lumière. Il résolut de faire le tour du côté d’où les voix partoient, et de s’assurer, avant de frapper à la porte, si l’on voyoit une lumière. Il monta donc sur la terrasse. Il vit les restes d’un canon sur ces murailles épaisses ; mais au bout de quelques pas, l’aboiement d’un chien l’arrêta : il crut reconnoître celui dont la voix les avoit guidés. On ne pouvoit plus douter que le lieu ne fut habité : mais le comte retourna pour consulter encore Sainte-Foix. L’aspect sauvage de ce lieu ébranloit sa résolution. Après un second examen, les raisons qui d’abord les avoient décidés, leur parurent encore convaincantes ; le chien, d’ailleurs, les avoit découverts, et tout paroissoit tranquille. Un domestique s’avança, pour frapper ; mais avant qu’il l’eut fait, une lumière se montra aux créneaux d’une des tours : le comte appela, et ne reçut point de réponse ; il frappa lui-même à la porte, avec un gros bâton terré dont il s’é-