Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/104

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neux, la fatigue, la crainte de l’orage et des montagnes, et surtout l’extrême sécurité que lui donnoit son cortège, l’engagèrent à accepter l’offre. Il appela tous ses gens. Plusieurs, pendant la conférence, s’étoient tenus derrière la tour ; ils parurent tous, et suivirent Blanche, le comte et Sainte-Foix dans le fond de la forteresse. On les mena dans une salle immense et démeublée, qu’éclairoit en partie le feu d’une cheminée placée à l’un des bouts. Quatre hommes en habits de chasseurs étoient assis auprès de ce feu, et plusieurs chiens dormoient autour. Au milieu de la salle étoit une grande table, et plusieurs quartiers de gibier cuisoient sur le brasier. Quand le comte approcha, les hommes se levèrent, les chiens se relevèrent à moitié, et regardèrent d’un air mécontent les inconnus mais au signe de leurs maîtres, ils se recouchèrent à leur place.

Blanche regardoit tour à tour cette salle obscure et spacieuse, les hommes qui s’y trouvoient, et son père qui sourioit gaîment. Le comte s’adressa aux chasseurs. — Voilà, dit-il, un foyer propre à l’hospitalité, la flamme du feu fait plaisir quand on a marché dans ces déserts sauvages. Vos chiens sont fatigués : avez-vous fait