Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/103

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et répondit qu’il demandoit le chemin de la plus voisine cabane. — Vous connoissez peu nos montagnes, dit l’homme ; on n’en trouve point à plusieurs lieues à la rondes je ne puis vous en montrer le chemin ; cherchez-le : il fait clair de lune. — En finissant ces mots, il alloit refermer la porte. Le comte s’en retournoit un peu déconcerté, et même épouvanté. Une autre voix parla, et le comte vit une lumière et le visage d’un homme à la grille du portail. — Restez, amis, dit la voix ; vous vous êtes égarés : sans doute vous êtes chasseurs comme nous ; je vais vous ouvrir. — La voix cessa, et la lumière disparut. Blanche, effrayée de l’homme qui s’étoit montré à la porte, supplioit alors son père de se retirer : mais le comte avoit remarqué son épieu de chasseur, et les paroles prononcées de la tour lui donnoient un peu de confiance. La porte se rouvrit ; plusieurs hommes vêtus en chasseurs, et qui d’en-haut avoient écouté le premier colloque, dirent au comte d’entrer, et l’invitèrent à passer la nuit. Ils s’empressèrent avec beaucoup de politesse, et lui offrirent de partager le souper qu’ils venoient de préparer pour eux. Le comte observoit leurs discours ; et quoique circonspect, et même quelquefois soupçon-