Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/129

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quelqu’un faisoit une faute, M. de Valancourt prioit son frère de l’oublier : si quelque famille pauvre étoit dans le besoin, M. de Valancourt étoit le premier à la secourir, quoique d’autres plus riches ne le fissent pas. Enfin, dit Gabriel, il étoit si doux pour tout le monde ! il avoit l’air si noble ! il ne commandoit pas impérieusement comme bien des seigneurs font, et on ne le respectait pas moins. Même, dit Gabriel, nous allions au-devant de ses désirs ; nous lui obéissions au premier mot, et nous avions plus peur de lui déplaire qu’à tous ces étourdis qui nous rudoyent.

Emilie, qui ne songeoit plus au danger d’écouter l’éloge de Valancourt, n’essayoit pas d’interrompre Thérèse, et restoit attentive, quoique désolée. — Monsieur est fort chagrin au sujet de M. Valancourt ; et d’autant plus, dit-on, qu’il s’étoit fâché contre lui dernièrement. Gabriel dit qu’il sait du valet de chambre, que M. de Valancourt a fait quelques folies à Paris ; qu’il y a dépensé bien de l’argent, et plus d’argent que ne comptoit monsieur : il aime l’argent plus que M. Valancourt. Le chevalier a fait des étourderies, et même Gabriel dit qu’il a été mis en prison. Monsieur refusoit de l’en tirer, dit Gabriel, et préten-