Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/128

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— Oh non ! je ne puis espérer, dit Emilie. Je sais des circonstances qui ne me permettent nulle espérance : je me trouve mieux cependant, et je puis vous écouter. Détaillez-moi tout ce que vous avez su.

— Attendez que vous soyez remise, mademoiselle ; vous paroissez si mal !

— Oh non ! Thérèse ; dites-moi tout, reprit Emilie, pendant que je puis vous entendre : dites-moi tout, je vous en conjure.

— Eh bien ! mademoiselle, j’y consens. L’intendant a dit fort peu de chose. Richard prétend qu’il sembloit parler avec réserve de M. Valancourt. Ce que Richard a recueilli, c’est de Gabriel, un domestique de la maison, qui disoit le tenir d’un ami de son maître.

— Que savoit-il ? dit Emilie.

— Oh ! mademoiselle ! Richard n’a pas de mémoire, et n’en a pas retenu la moitié : si je ne lui eusse fait mille questions, je n’en aurois rien tiré. Il dit que Gabriel disoit que lui et tous les domestiques étoient en peine de M. de Valancourt ; que c’étoit un si bon, un si aimable jeune seigneur, qu’ils l’aimoient tous autant que leur frère ; et maintenant ils n’entendoient pas parler de lui. Il étoit si honnête pour eux ! Si