Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/145

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vint lui dire qu’un étranger demandoit à lui parler.

Emilie n’imagina aussitôt que cet étranger étoit Valancourt ; elle répondit qu’elle étoit occupée et qu’elle ne vouloit voir personne.

Le domestique rentra ; l’étranger lui faisoit dire qu’il avoit des choses importantes à lui communiquer. Annette, qui jusque-là étoit demeurée muette et surprise, tressaillit alors, et s’écria : — Oui, c’est Ludovico ! oui, c’est Ludovico ! Elle courut hors de la chambre. Emilie ordonna au domestique de la suivre ; et si c’étoit réellement Ludovico, de le faire entrer sur-le-champ.

L’instant d’après, Ludovico parut, accompagné d’Annette. La joie faisoit oublier à Annette toutes les convenances ; elle ne permettoit pas que personne parlât qu’elle. Emilie exprima sa surprise et sa satisfaction en revoyant Ludovico. Sa première émotion augmenta quand elle ouvrit les lettres du comte de Villefort et de Blanche, qui l’informoient de leur aventure et de leur situation dans une auberge au fond des Pyrénées. Ils y avoient été retenus par l’état de M. Sainte-Foix et l’indisposition de Blanche. Mais cette dernière ajoutoit que le baron de Sainte-Foix venoit d’arriver ; qu’il