Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/146

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alloit ramener son fils à son château, jusqu’à la guérison de ses blessures, et qu’elle, avec son père, continueroit sa route pour le Languedoc ; ils comptoient toujours passer à la Vallée, et se proposoient d’y être le lendemain. Elle prioit Emilie de se trouver à ses noces, et de les accompagner au château de Blangy. Elle laissoit à Ludovico le soin de raconter lui-même ses aventures. Emilie, quoique fort empressée de découvrir comment il avoit disparu de l’appartement du nord, eut le courage de suspendre cette jouissance jusqu’à ce qu’il se fût rafraîchi, et qu’il eût entretenu la trop heureuse Annette. La joie d’Annette n’eût pas été plus extravagante, quand il seroit revenu du tombeau.

Emilie, pendant ce temps, relut les lettres de ses amis. L’expression de leur estime et de leur attachement étoit en ce moment bien nécessaire à la consolation de son cœur : sa tristesse, ses regrets, avoient pris, par la dernière entrevue, une nouvelle amertume.

L’invitation de se rendre au château de Blangy, étoit faite par le comte et sa fille avec la plus tendre affection. La comtesse y joignoit la sienne. L’occasion en étoit si importante pour son amie, qu’Emilie ne