Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/156

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que la seule chance pour échapper, étoit de leur faire peur. Il souleva donc la courte-pointe ; mais son plan ne réussit que lorsqu’il eut montré sa tête ; alors elles s’enfuirent, nous dit-il, comme si elles avoient vu le diable, et le fripon s’en alla fort tranquillement.

Emilie ne put s’empêcher de sourire à cette explication. Elle comprit l’incident qui l’avoit jetée dans une terreur superstitieuse, et fut surprise d’en avoir tant souffert ; mais elle considéra que dès que l’esprit cède à la foiblesse de la superstition, les bagatelles lui font une impression terribles. Cependant elle se souvenoit toujours avec embarras de la mystérieuse musique qu’on entendoit au château de Blangy vers minuit. Elle demanda si par hasard Ludovico n’en avoit rien appris. Il ne put lui rien dire à cet égard.

— Je sais seulement, mademoiselle, ajouta-t-il, que les pirates n’y ont point de part ; je sais qu’ils en ont ri, et ils disent que le diable est sans doute ligué avec eux.

— Oui, j’en répondrois bien, dit Annette, dont la figure étoit toute joyeuse. J’ai toujours cru, que lui ou les esprits se mêloient de l’appartement du nord. Vous