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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/167

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éternel repos. Je l’ai laissée avec son confesseur, et un seigneur qu’elle désiroit ardemment de voir, et qui vient d’arriver de Paris ; j’ose espérer qu’ils lui procureront le calme dont son esprit a tant besoin.

Emilie se joignit à ce désir avec ferveur.

— Pendant sa maladie, elle vous a quelquefois nommée, dit l’abbesse : peut-être seroit-ce pour elle une consolation que de vous voir. Quand on l’aura quittée, nous monterons à sa chambre, si vous en avez le courage. De pareilles scènes sont déchirantes, je l’avoue ; mais il est bon de s’y accoutumer : elles sont salutaires à notre âme, et nous préparent à ce que nous devons souffrir.

Emilie devint grave et pensive ; cet entretien rappeloit à sa mémoire le génie d’un père bien-aimé : elle sentit le besoin de pleurer encore sur son tombeau. Durant le silence qui suivit le discours de l’abbesse, plusieurs circonstances minutieuses de ses derniers momens lui revinrent ; l’émotion qu’il avoit montrée en apprenant qu’il étoit près du château de Blangy ; la demanda qu’il avoit faite d’être enterré dans un certain endroit du monastère ; l’ordre si positif qu’elle avoit reçu de détruire ses papiers sans aucun examen. Elle se rappela aussi les