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tous ses camarades déclaraient ne l’avoir point vru. La porte de l’appartement étoit d’ailleurs fermée par-dedans : il étoit impossible qu’il fût sorti par-là, et toutes les portes extérieures étoient de même verrouillées en dedans, fermées à double tour ; toutes les clefs étoient dans les serrures. Porté à croire que Ludovico s’étoit échappé par une fenêtre, le comte les examina mieux ; mais celles qui étoient assez larges pour que le corps d’un homme y passât, étoient grillées de barreaux de fer, et n’avoient pu fournir d’issue. D’ailleurs, quelle apparence que Ludovico eût risqué sa vie en passant par une fenêtre, quand il pouvoit sortir avec sécurité par une porte ?

L’étonnement du comte ne put s’exprimer ; il rentra dans la chambre à coucher : tout y étoit en ordre, excepté le fauteuil qu’on venoit de renverser. On trouva la petite table, et sur cette table l’épée, la lampe, le livre et la moitié d’un verre de vin. Au pied de la table étoit la corbeille, un reste de provisions et du bois.

Henri et le domestique donnèrent un libre cours à leur surprise. Le comte parloit peu, mais son silence exprimoit beaucoup. Il paroissoit que Ludovico avoit dû s’échapper par un passage secret et inconnu. Le comte