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CHAPITRE XI.

Quelques circonstances singulières vinrent distraire Emilie de ses chagrins, et excitèrent en elle autant de surprise que d’horreur.

Peu de jours après la mort de la signora Laurentini, le testament de cette dame fut ouvert en présence des supérieures du couvent et de M. de Bonnac. On trouva que le tiers de ses propriétés étoit légué au plus proche parent de la marquise de Villeroy, et que ce legs regardoit Emilie.

L’abbesse depuis long-temps connoissois le secret de sa famille ; mais Saint-Aubert, qui s’étoit fait connoître au religieux qui l’avoit assisté, avoit exigé que ce secret fût à jamais dérobé à sa fille. Cependant les discours échappés à la signora Laurentini, la confession étrange qu’elle fit à ses derniers momens, firent juger nécessaire à l’abbesse d’entretenir sa jeune amie sur un sujet qu’elle n’avoit jamais entamé. Dans ce dessein, elle avoit demandé à la voir le lendemain du jour où elle avoit visité la religieuse. L’indisposition d’Emilie avoit empêché celle-ci d’aller au couvent ; mais