prononça l’arrêt de sa mort. On lui donna un poison lent ; et la marquise mourut victime d’une jalousie habile et d’une coupable foiblesse.
Le triomphe de Laurentini fut court. Ce moment quelle avoit regardé comme devant combler tous ses vœux, devint le commencement d’un supplice qu’elle endura jusqu’à sa mort.
La soif de la vengeance, premier mobile de son atrocité, fut aussitôt éteinte que satisfaite, et la laissa en proie à une pitié, à des remords inutiles. Les années de bonheur qu’elle s’étoit promises avec le marquis de Villeroy, en eussent sans doute été empoisonnées ; mais il trouva aussi le remords dans l’accomplissement de sa vengeance, et sa complice lui devint odieuse. Ce qui lui avoit paru une conviction lui parut alors s’évanouir comme un songe ; et il fut surpris, après que sa femme eut subi son supplice, de ne trouver aucune preuve du crime pour lequel il l’avoit condamnée. En apprenant qu’elle expiroit, il avoit senti tout à coup la persuasion intime de son innocence ; et l’assurance solennelle qu’elle-même lui en donna, n’ajouta rien à celle qui le pénétroit.
Dans la première horreur du remords et