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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/205

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un sort inévitable, avoit pour but de réprimer dans le marquis d’Udolphe un orgueil dont celui de Rome se trouvoit choqué. Non-seulement il subit exactement sa pénitence, mais dans son testament il exigea de ses héritiers la conservation de la figure. Il mettoit à ce prix la propriété d’un domaine, et regardoit comme très-utile l’humiliante moralité que cette figure enseignoit. Il l’avoit fait encadrer dans la muraille de son appartement ; mais aucun de ses héritiers n’imita une telle pénitence.

L’image étoit si naturelle, qu’on ne sauroit s’étonner qu’elle eût abusé Emilie. Elle avoit entendu raconter l’étrange disparition de la dame du château ; et le caractère de Montoni pouvoit autoriser le soupçon que ce corps étoit celui de la signora Laurentini, et que Montoni en étoit le meurtrier.

La situation dans laquelle Emilie l’avoit découvert, l’avoit d’abord remplie de surprise et d’inquiétude. La vigilance avec laquelle les portes de la chambre furent aussitôt fermées, força Emilie de croire que Montoni, ne voulant se confier à personne, laissoit anéantir les restes de sa victime dans le fond d’un appartement ignoré. Cependant le voile si facile à soulever, la