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qu’elle avoit reçu de la signora Laurentini. Valancourt, quand elle fit cette demande, sentit tout ce qu’elle avoit pour lui d’obligeant. Le château d’Udolphe revenoit aussi à l’épouse de M. de Bonnac, la plus proche parente de cette maison ; et cette famille, long-temps malheureuse, goûta de nouveau l’abondance et la paix.

Oh ! combien il seroit doux de parler long-temps du bonheur de Valancourt et d’Emilie ! de dire avec quelle joie, après avoir souffert l’oppression des méchans et le mépris des foibles, ils furent enfin rendus l’un à l’autre ; avec quel plaisir ils trouvèrent les paysages chéris de leur patrie ! combien il seroit doux de raconter comment, rentrés dans la route qui conduit le plus sûrement au bonheur, tendant sans cesse à la perfection de leur intelligence, ils jouirent des douceurs d’une société éclairée, des plaisirs d’une bienfaisance active, et comment les bosquets de la Vallée redevinrent le séjour de la sagesse et le temple de la félicité domestique !

Puisse-t-il du moins avoir été utile de démontrer que le vice peut quelquefois affliger la vertu ; mais que son pouvoir est passager, et son châtiment certain ! tandis que la vertu froissée par l’injustice, mais