lie, dit le comte en prenant sa main, il est encore pour vous quelque bonheur dans l’avenir.
Il se tut un moment, et continua d’une voix plus ferme : — Je ne vous engage pas à faire un effort trop violent pour surmonter vos sentimens ; tout ce que je vous demande en ce moment, c’est de contenir vos pensées, qui vous reportent continuellement à des souvenirs ; c’est de vous livrer aux objets présens ; c’est de vous laisser croire à vous-même que vous pouvez devenir heureuse ; c’est de songer quelquefois avec un peu de complaisance à cet infortuné Dupont, et de ne le point condamner à cet état de désespoir, dont je voudrois, ma chère Emilie, commencer par vous faire sortir.
— Ah ! monsieur, dit Emilie en versant un torrent de larmes, que vos désirs à cet égard n’abusent pas M. Dupont par l’espoir que je puisse recevoir sa main. Si je consulte mon cœur, cela ne sera jamais ; je puis me soumettre à tout le reste, excepté à l’idée que jamais je penserai autrement.
Souffrez que j’interprète votre cœur, répondit le comte avec un léger sourire : si vous me faites l’honneur de suivre mes avis sur le reste, je pardonnerai votre incrédu-