Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/35

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Blanche remettre à Emilie la consultation de l’avocat, il apprit le contenu de la lettre de M. Quesnel, et il en félicita sincèrement Emilie ; mais cette impression de satisfaction eut bientôt abandonné ses traits, et Emilie y remarqua une tristesse extraordinaire : elle n’hésita pas à en demander la cause.

— Le sujet n’en est pas nouveau, dit le comte : je suis fatigué, excédé du trouble et de la confusion où des folies superstitieuses ont jeté tous ceux qui m’entourent ; les rapports les plus ridicules m’obsèdent, je ne puis les croire vrais, et je n’en puis démontrer la fausseté ; je suis aussi très-inquiet de ce pauvre Ludovico, je n’ai pu rien découvrir à son égard. On a épuisé les retraites du château et celles du voisinage, on ne peut en faire davantage ; et j’ai offert de fortes récompenses pour le plus léger renseignement ; j’ai, depuis sa disparition, gardé sur moi les clefs de l’appartement du nord, et je veux moi-même y veiller cette nuit.

Emilie, sérieusement alarmée pour le comte, unit ses prières à celles de Blanche pour l’en détourner.

Qu’ai-je à craindre ? dit-il ; je ne crois pas avoir à combattre d’ennemis surnatu-