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rels ; et quant aux attaques des hommes, je serai préparé à les recevoir. D’ailleurs, je vous promets de ne pas veiller seul.

— Et qui donc, monsieur, reprit Emilie, aura le courage de veiller avec vous ?

— Mon fils, répondit le comte. Si je ne sois pas enlevé cette nuit, ajoutait-il en souriant, demain vous apprendrez le résultat de mon aventure.

Le comte et Blanche, bientôt après, prirent congé d’Emilie, et retournèrent au château. Le comte fit part à Henri de son projet, et ce ne fut pas sans répugnance que celui-ci consentit à y prendre part. Lorsqu’après le souper cette intention fut connue, la comtesse fut épouvantée : le baron et M. Dupont conjurèrent le comte de ne pas courir le risque d’éprouver le même sort que le malheureux Ludovico. — Nous ne connoissons, dit le baron, ni la nature, ni le pouvoir d’un esprit diabolique. On ne peut, je crois, douter qu’un esprit de cette espèce ne fréquente cet appartement. Prenez garde, monsieur, de provoquer sa vengeance ; il a déjà donné un exemple terrible de sa malice. J’accorde que les esprits des morts ne puissent revenir sur la terre que pour des occasions importantes : mais n’en est-ce pas une que votre mort ?