quelques domestiques, qui tous leur souhaitèrent le bonsoir à la porte. Tout, dans l’appartement, étoit comme on l’avoit laissé, même dans la chambre à coucher. Le comte alluma lui-même son feu ; aucun de ses gens n’avoit voulu s’aventurer si loin. Il examina soigneusement la chambre et l’oratoire, et prit, ainsi que Henri, une chaise auprès de la cheminée. Ils mirent du vin et une lampe auprès d’eux ; posèrent leurs épées sur la table, firent étinceler la flamme et commencèrent à s’entretenir sur différens sujets. Henri étoit souvent distrait et silencieux ; il jetoit un regard défiant et curieux sur les parties obscures de la chambre. Le comte cessa peu à peu de parler, et ne sortit de sa rêverie que pour ouvrir un volume de Tacite qu’il avoit eu la précaution de prendre.
CHAPITRE III.
Le baron de Sainte-Foix, inquiet pour son ami, n’avoit pu fermer l’œil, et s’étoit levé de grand matin. En allant aux informations, il passa près du cabinet du comte et entendit quelqu’un marcher ; il frappa à la