Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/37

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Le comte ne put s’empêcher de sourire. — Pensez-vous, baron, lui dit-il, que ma perte puisse être un motif assez important pour rappeler sur la terre l’âme d’un mort ! Hélas ! mon bon ami, il n’y a pas d’occasion où cette intervention soit nécessaire pour détruire un individu. Quel que soit le mystère, je l’éclaircirai cette nuit ; je ne suis pas superstitieux.

— Je sais que vous êtes un incrédule, interrompit le baron.

Appelez-moi comme vous voudrez ; je veux dire seulement que, malgré mon éloignement pour toutes les superstitions, s’il y a là quelque chose de surnaturel, j’en aurai moi-même le spectacle. Si quelque prodige menace ma maison ; si elle se trouve dans un rapport extraordinaire avec d’anciennes circonstances, j’en serai sans doute informé. À tout événement je tente la découverte ; mais pour ne succomber à l’attaque d’aucun être vivant, ce qui, en vérité, mon cher ami, est ce que je redoute le plus, j’aurai soin d’être bien armé.

Le comte prit congé de la famille avec une gaîté empruntée qui dissimulait mal le trouble de son esprit. Il prit le chemin de l’appartement du nord, accompagné de son fils, et suivi du baron, de M. Dupont et de