Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

votre entière conversion à mon système, et vous n’êtes sûrement plus aussi incrédule que vous étiez.

— N’en parlons plus, dit le comte ; vous pouvez être certain que ce ne peut être un événement ordinaire qui m’impose le silence envers un ami de trente ans. Ma réserve, en ce moment, ne doit vous faire douter, ni de mon estime, ni de mon amitié.

— Je n’en doute pas, dit le baron ; mais cette réserve me surprend, je l’avoue.

— Elle me surprend aussi, dit le comte ; mais, de grâce, ne laissez rien soupçonner à ma famille, et ne relevez à l’avenir aucune des circonstances extraordinaires de ma conduite.

Le baron le promit, et après un instant de conversation indifférente, ils descendirent pour déjeûner. Le comte aborda sa famille d’un air gai : il éluda les questions par une raillerie légère, et assura en riant, que les chambres du nord n’étoient pas si redoutables, puisque Henri et lui-même en étoient sortis en sûreté.

Henri fut moins heureux dans les efforts qu’il fit pour dissimuler ; ses traits portoient encore l’expression de la terreur. Il était muet et pensif, et quand il vouloit ré-