Page:Radiguet - Le Bal du comte d’Orgel, Grasset, 1924.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Au réveil, la première pensée de François fut pour sa mère. Il ne lui était jamais arrivé de souhaiter la voir si vite.

Mme  de Séryeuse était sortie et devait rentrer pour déjeuner. François essaya de se distraire. Il lut, écrivit, fuma, mais tous ces actes, il ne les accomplissait que pour se donner une contenance. Il attendait.

Il ne faisait rien d’autre… Tout à coup il sursauta. Qui donc venait de lui dire qu’il n’avait pas encore pensé à Mme  d’Orgel ? qu’il faisait semblant d’attendre sa mère ? Deux questions aussi absurdes, aussi dépourvues de sens ne pouvaient selon lui venir que du dehors. « Et pourquoi y penserais-je ? se répondit-il aigrement, et pourquoi cette attente serait-elle une fausse at-

— 88 —