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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

tente ? » Il se promit même de ne téléphoner que le lendemain chez les Orgel.

Il s’émerveilla d’agir si librement, sans penser que l’anormal, c’était qu’il eût à se prouver qu’il était libre.


À force d’attendre, François avait oublié qu’il attendait, et encore plus qui il attendait. Car Mme  de Séryeuse vint elle-même lui dire de descendre, que le déjeuner était servi.

François jeta sur sa mère un regard nouveau. Il n’avait jamais remarqué sa jeunesse. Mme  de Séryeuse avait trente-sept ans. Son visage paraissait encore répondre à moins. Mais de même qu’on ne remarquait pas sa jeunesse, sa beauté ne frappait pas. Peut-être lui manquait-il d’être de son époque ?

Elle ressemblait aux femmes du XVIe siècle, qui fut le siècle par excellence de la beauté française, et dont les portraits aujourd’hui nous attristent ;

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