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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

sait partie de son métier élégant. Il n’en avait obtenu d’autres plaisirs que de vanité.


Une Viennoise d’une beauté célèbre se trouvait dans le château des cousins d’Anne d’Orgel. Anne fut loin de lui déplaire. Elle le lui marqua. Cet hommage le flatta. Il l’en aurait bien remerciée, ainsi qu’elle s’y attendait. Mais la vie de château, qui avait facilité les préliminaires, rendait difficile la conclusion. Anne d’Orgel respectait trop sa femme pour commettre une infidélité près d’elle. C’est ainsi qu’une chose qui, à Paris, eût été moins qu’un caprice, juste une jouissance d’amour-propre, préoccupa le comte d’Orgel.

La Viennoise, mécontente, se fit envoyer une dépêche. Une affaire la rappelait d’urgence dans sa propriété du Tyrol. Mme  d’Orgel ne la regretta pas. Elle n’avait rien soupçonné de l’intrigue, mais sans doute était-ce la

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