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Page:Radiguet - Le Bal du comte d’Orgel, Grasset, 1924.djvu/196

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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

bien chez Paul une gêne, elle ne tarda pas à deviner sa véritable liaison. Elle put apprendre le nom de sa maîtresse. C’était une petite bourgeoise qui par amour pour Paul avait rompu avec son mari. Hester se croyait aimée. Paul s’ennuyait dans sa compagnie. Elle crut que l’ennui qu’il montrait venait de cette autre liaison, et qu’il ne savait comment la rompre. Sans rien lui dire, elle se chargea de l’ouvrage.

La maîtresse de Paul n’avait jamais soupçonné qu’il la trompât. Il lui devint un objet d’horreur. Elle rompit tragiquement. Paul, atterré par ce travail d’Hester Wayne, lui dit qu’il la haïssait, qu’il ne l’avait jamais aimée, et ne voulut plus la revoir.

Il avait fait deux malheureuses et souffrait. Il se sentait seul, dépouillé, ne pensant plus qu’à reconquérir celle qu’il aimait. Il parlait avec dégoût de lui-même, préparait un programme de pureté. Ce fut dans cette détresse mo-

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