Page:Radiguet - Le Diable au corps, Grasset, 1923.djvu/46

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des apéritifs. Je tremblai qu’il me plaisantât sur ma sagesse. Il le fit, mais à mots couverts, de façon que Marthe ne devinât pas que je buvais de la grenadine pour faire comme elle.

Arrivés à F…, nous dîmes adieu aux Grangier. Je promis à Marthe de lui porter le jeudi suivant la collection du journal Le Mot et Une Saison en enfer.

— Encore un titre qui plairait à mon fiancé !

Elle riait.

— Voyons, Marthe ! dit, fronçant les sourcils, sa mère qu’un tel manque de soumission choquait toujours.


Mon père et mes frères s’étaient ennuyés, qu’importe ! Le bonheur est égoïste.