— Je suis bien confuse à la pensée que ce petit turbulent vient ainsi vous troubler au milieu de vos occupations. Mais nous ne pouvons pas le retenir.
— Loin de me troubler, sa présence m’est infiniment agréable, croyez-le bien.
— Vous êtes d’une grande indulgence.
— Dans tous les cas, ce ne serait pas son babil qui me troublerait ; car je n’ai pu obtenir une seule parole de lui.
— Pauvre enfant ! ajouta tristement Pia, il est muet depuis un an, à la suite de convulsions qui ont failli nous l’enlever.
— Mais tout espoir de guérison n’est pas perdu ?
— Les médecins l’assurent.
— Tant mieux, et je fais des vœux pour qu’ils ne se trompent point.
— Je vous remercie pour lui, pour ses parents et pour moi ; car je l’aime bien.
— Cela me le fait aimer encore davantage, répondis-je sans trop avoir conscience, dans le moment, de la portée de mes paroles.
— Vous l’avez sauvé naguère d’un grand danger. Nous vous en sommes tous bien reconnaissants. Allons, Nino, dis au revoir à monsieur, qui est si bon pour toi.
L’enfant qui entendait et comprenait tout