Page:Raimond - Mémoire sur les causes des troubles et des désastres de la colonie de Saint-Domingue, 1793.djvu/10

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Ce principe étoit d’autant plus goûté par la qu’il leur donnoit plus des colons qu’il leur donnoit plus d’avantages et plus de privilèges sur la classe intermédiaire, que les titres de noblesse n’en donnoit sur le ci-devant tiers-état [1]. On sait combien l’homme a naturellement de penchant pour la domination  ; il n’en fallait donc pas davantage pour faire prendre et propager des principes aussi erronés.

A cette cause assez puissante pour arrêter les progrès qu’aurolt pu faire la révolution dans les colonies, il s’en joignoit d’autres que nous allons développer. Celle par exemple du genre et de l’espèce de la population blanche rassemblée en masse dans les villes et les bourgs ; elle est composée d’hommes de tous pays de toutes les nations ; la majeure partie sans état, sans propriétés et beaucoup même sans domicile, par conséquent parfaitement étrangère à la colonie ; mais y trouvant, par le moyen du préjugé qui y régnoit non-seulement des moyens de subsistances mais même des moyens de fortune.

Quelques Français commerçans, aubergistes, formaient avec ces premiers, le peuple bourgeois

  1. Lisez les considérations sur Saint-Domingue, tome II discours III, page 72