Page:Raimond - Mémoire sur les causes des troubles et des désastres de la colonie de Saint-Domingue, 1793.djvu/63

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ceux qui vouloient paroître leurs meilleurs amis [1].

Les hommes de couleur, sans cesse trompés sur les sentimens de patriotisme qu’ont affiché les différens partis, et sans cesse leurs victimes, ont dû nécessairement devenir méfians de confians qu’ils étoient, on peut être assuré qu’ils reprendront leur confiance naturelle, quand ils seront bien convaincus de la jouissance de leurs droits, que quelques intriguans perturbateurs paroissent encore vouloir leur disputer.

Les esclaves, mis en insurrection, comme nous l’avons dit d’abord, par les spéculations des différens partis, ont été beaucoup plus loin que ne l’avoient pensé ceux qui les ont mis en mouvement et l’état d’insurrection où ils sont, doit fixer l’attention des législateurs, car si l’on ne s’empresse d’y apporter les plus prompts remèdes, la colonie sera détruite par eux et par ceux qui les font agir.

  1. J’ai moi-même dénoncé, après la journée du 10 août un de ces hommes, qui étoit ici et qui avoit pensé qu’il auroit pu m’égarer, comme il avoit fait de mes frères à Saint-Domingue, et j’ai fait remettre sa correspondance criminelle à la mairie, par le commissaire de la section des Graviliers.