Page:Raimond - Mémoire sur les causes des troubles et des désastres de la colonie de Saint-Domingue, 1793.djvu/64

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On sait aujourd’hui, que ces hommes, dont les lumières sont retardées par l’avilissement de leur état, ne se battent que pour le roi et pour les prêtres. On doit craindre, comme l’un de nous l’a dit[1], que les puissances et les émigrés, en se rendant dans la partie espagnole de l’isle, les fassent servir à leurs desseins, ou tout au moins, à en soutirer une grande partie, peut-être même la totalité, en leur promettant un meilleur sort, après leur avoir fait ravager et détruire de fond en comble toutes les propriétés françaises.

Tel est l’état de la colonie de Saint-Domingue et les craintes que cet état de choses doit donner à la métropole

Présentement, pour répondre à l’invitation des comités, nous allons leur présenter dans toute la sincérité de nos âmes et dans le calme des passions et avec l’abnégation de tout espèce de ressentiment, les moyens que nous croyons les plus propres pour ramener l’ordre et la paix dans la colonie, opérer une réunion sincère entre tous les citoyens, et pour con-

  1. Voyez les réflexions sur les véritables causes des troubles et des désastres de nos Colonies, et la lettre au citoyen D, par Raymond.