Page:Raimond - Origine des troubles de Saint-Domingue, 1792.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
(50)

Notre constitution exige de tous les François le serment d’être fidèles à la loi, à la nation et au roi ; les colons blancs vouloient exiger des hommes de couleur qu’ils y ajoutassent soumission aveugle pour eux : enfin les colons blancs vouloient une révolution pour eux et à leur manière ; ils vouloient qu’elle écrasât les hommes de couleur, et qu’elle rendit leur sort infiniment plus dur qu’il ne l’avoit jamais été ; ils vouloient qu’elle, leur donnât les moyens de les tenir sous leur domination, et qu’ils ne fussent que des automates dans leurs mains, qu’ils auroient dirigés selon leurs caprices.

Telle est la révolution que les colons blancs vouloient opérer, et que les hommes de couleur ont renversée ; et c’est parce qu’ils ont empêché une aussi monstrueuse révolution de s’opérer, qu’on les accuse d’avoir fait la contre-révolution.

Quiconque a suivi la marche des affaires des colonies, aura dû s’apercevoir du soin qu’ont toujours pris les colons d’accuser les hommes de couleur de tous les troubles des colonies et de tous les malheurs qui les ont suivis. C’est ainsi qu’avant et depuis l’horrible catastrophe du malheureux Ogé, on ne cessoit, de répandre que les hommes de couleur avoient des projets perfides, lorsque ces malheureux étoient poursuivis