Page:Raimond - Origine des troubles de Saint-Domingue, 1792.djvu/59

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de lettres en partent sans être ouvertes, et aucune de celles qui pourroient jetter un jour sur ce qu’ils cherchent à cacher, ne parviennent ici ; mais en revanche, celles de leurs agens abondent, où tous les faits qui se passent dans les colonies y sont déguisés et racontés à leur avantage. Voilà pourquoi le comité colonial, où toutes ces fausses nouvelles sont portées par les colons qui n’en désemparent pas, donnent toujours dans ses rapports comme des vérités, tous les mensonges que les colons y ont fait parvenir.

On doit cependant espérer, grâce à l’excès de la tyrannie exercée par les colons blancs à St.-Domingue, d’être éclairé sur tous les faits qui se sont passés : M. Gatereau, citoyen de St.-Domingue, et rédacteur du Courier du Cap, qui a été enlevé de chez lui et embarqué pour France, par l’ordre le plus arbitraire, a déjà dévoilé, dans sa pétition à l’assemblée nationale, une partie des faits et des causes des troubles de Saint-Domingue ; il a pris l’engagement d’en dévoiler toute la trame dans un ouvrage qui va paroître incessamment. M. Bore, autre citoyen de St.-Domingue, également embarqué de la manière la plus cruelle et par l’ordre le plus arbitraire, a paru à la barre de l’assemblée nationale ; il a pris aussi l’engagement de dévoiler les causes des troubles qui dévastent cette co-