des hommes, je reviendrai, s’il te plaît ; je te le dis en vérité. »
À ces mots, Râma et Lakshmana de répondre au monarque des oiseaux : « Va donc, ô le meilleur des volatiles, mais à la condition de revenir bientôt nous voir. » Quand le roi des vautours fut parti, le fils de Raghou à l’aspect aimable revint à son toit de feuillage et rentra dans sa chaumière avec Sîtâ.
Dans ce moment une certaine Rakshasî, nommée Çoûrpanakhâ, sœur de Râvana, le démon aux dix têtes vint en ces lieux d’un mouvement spontané et vit là, semblable à un Dieu, Râma aux longs bras, aux épaules de lion, aux yeux pareils aux pétales du lotus. À la vue de ce prince beau comme un Immortel, la Rakshasî fut enflammée d’amour ; elle, à qui la nature avait donné un teint hideux, un caractère méchant, cette ignoble fée, cruelle à servir, qui marchait toujours avec la pensée de faire du mal à quelqu’un et n’avait de la femme rien autre chose que le nom.
Aussitôt elle prend une forme assortie à son désir ; elle s’approche du héros aux longs bras, et, commençant par déployer sa nature de femme, lui tient ce langage avec un doux sourire : « Qui es-tu, toi qui, sous les apparences d’un pénitent, viens, accompagné d’une épouse, avec un arc et des flèches, dans cette forêt impraticable, séjour des Rakshasas ? »
À ces mots de la Rakshasî Çoûrpanakhâ, le noble fils de Raghou se mit à lui tout raconter avec un esprit de droiture ; « Il fut un roi nommé Daçaratha, juste et célèbre sur la terre ; je suis le fils aîné de ce monarque et l’on m’appelle Râma. Cette femme est Sîtâ, mon épouse ; voici mon frère Lakshmana. Vertueux, aimant le devoir,