Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/283

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l’arc et les traits aigus dans les mains de Khara. Le noble fils de Raghou frappa le joug d’un seul dard et le coupa net ; il trancha les cinq drapeaux avec cinq traits, dont l’armure imitait dans sa forme l’oreille du sanglier.

Alors, son arc brisé, ses chevaux tués, son cocher sans vie, Khara se tint par terre, sa massue à la main et ses pieds fortement appuyés sur le sol. Soudain, avec la voix menaçante du Rakshasa, retentissent les roulements des tambours célestes, mêlés aux mélodieux accents des Immortels dans leurs chars aériens.

Khara, tout bouillant de colère, jette à Râma, comme un tonnerre enflammé, sa massue ornée de bracelets d’or, énorme, ardente, horriblement effrayante, enveloppée de flammes, comme un grand météore de feu. Des arbrisseaux et même des arbres, dans le voisinage desquels cette arme passa, il ne resta plus que des cendres. En effet, le monstre avait conquis par les efforts d’une violente pénitence cette massue divine, que lui donna jadis le magnanime Kouvéra.

Aussitôt le rejeton fortuné de Raghou, qui voulait détruire cette massue, pris dans son carquois le trait du feu, semblable à un serpent, et décocha cette flèche resplendissante comme la flamme. Le trait d’Agni, tout pareil au feu, arrêta la grande massue dans son vol au milieu des airs et la fit tournoyer plusieurs fois sur elle-même.

La massue rakshasî tomba, précipitée sur la terre, fendue et consumée avec ses ornements et ses bracelets, comme un globe de feu allumé.

En ce moment le Raghouide à la vigueur indomptable, homicide généreux des héros ennemis, adresse à Khara ce discours d’une voix terrible : « Ces paroles, que proclamait ta jactance par le désir impatient de ma mort : « Je