à la vue de cette preuve éclatante, où le bien magnanime Daçarathide avait signalé son héroïsme, le tremblement de la peur s’empara de Khara lui-même.
Néanmoins, rappelant sa fermeté, le noctivague héros d’un bouillant courage, affermit son pied de nouveau pour le combat.
Il banda son grand arc et fit voler sur Râma des flèches courroucées, reluisantes d’un feu brûlant et toutes pareilles à des serpents de flammes. Mais, tel qu’Indra fend l’atmosphère avec les gouttes de la pluie, Râma de les briser aussitôt avec ses flèches de fer, irrésistibles et semblables à des feux pétillants d’étincelles. La voûte du ciel était enflammée par les flèches aiguës que Râma et Khara s’envoyaient de l’un à l’autre, comme il arrive quand elle est pleine de ces nuages où la foudre allume ses éclairs.
Le Daçarathide aux longs bras de frapper au milieu du sein par dix flèches ce Khara, de qui sa main rabaissa l’arrogance. Mais celui-ci, enflammé de fureur, plongea lui-même sept flèches dans la poitrine du Raghouide, aussi versé dans le devoir qu’habile à terrasser l’ennemi. En ce moment, tout le corps baigné de sang par les dards si nombreux que le Rakshasa lui avait envoyés de son arc, le Kakoutsthide brillait du même éclat qu’un brasier allumé. Brandissant alors son grand arc, semblable à celui de Çakra même, sa main d’excellent archer en fit partir vingt et une flèches. Ce dompteur invincible des ennemis perça la poitrine avec une et les deux bras au Démon avec deux autres : il abattit les quatre chevaux par quatre dards en demi-lune. Dans sa colère, il en dépensa deux pour jeter le cocher au noir séjour d’Yama, et ce héros à la grande force en mit sept pour casser