vaillance, elle est amie du bien : c’est avec raison que le fils du Vent attribue à ta grandeur ces belles qualités. Aussi l’honneur même que j’ai maintenant de vous recevoir est-il une riche acquisition pour moi, ô le meilleur des êtres qui ont reçu la voix en partage. Si tu veux, sans dédain pour ma nature de singe, t’unir d’amitié avec moi ; si tu désires mon alliance, je tends mon bras vers toi, serre ma main dans la tienne, et lions entre nous un attachement solide. »
Dès qu’il eut ouï ces mots prononcés par Sougrîva, aussitôt Râma de serrer la main du singe dans sa main ; celui-ci prit à son tour la main de Râma dans la sienne ; puis, enflammé d’amour et d’amitié pour son hôte, d’embrasser l’Ikshwâkide étroitement. Voyant ainsi formée cette union, objet de leurs mutuels désirs, Hanoûmat fit naître le feu, suivant les rites, en frottant le bois contre le bois. Il orna le feu allumé avec une parure de fleurs, et, joyeux, il déposa entre les nouveaux alliés ce brasier à la flamme excitée. Ensuite ces deux princes, qui s’étaient liés d’amitié, Râma et Sougrîva, de célébrer un pradakshina autour du feu allumé, et, se regardant l’un l’autre d’une âme joyeuse, le Raghouide et le singe ne pouvaient s’en rassasier les yeux.
Alors Sougrîva, de qui l’âme était fixée dans une seule pensée, Sougrîva à la grande splendeur tint ce langage au fils du roi Daçaratha, à ce Râma, de qui la science tenait embrassées toutes choses.
« Écoute, ô le plus éminent des Raghouides, écoute ma parole véridique : dépose ta douleur, guerrier aux longs bras ! Je te le jure, ami, par la vérité ! je sais à la ressemblance des situations qui enleva ton épouse : car c’est ta Mithilienne, sans doute, que j’ai vue ; c’est elle