Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/363

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je vois déjà étendu mort sur un champ de bataille ce Bâli, toujours ivre de combats ! »

À ces mots, le héros à la grande science, Râma d’embrasser le noble singe à la parole agréable et de lui répondre en ces termes, approuvés de Lakshmana : « Viens avec moi, Sougriva ; je vais à la caverne Kishkindhyâ, où règne Bâli : arrivé là, défie au combat cet ennemi, qui a dépouillé les formes du frère ! » Sur les paroles de Râma, l’exterminateur des ennemis : « Je te suis, » reprit avec joie Sougriva ; et tous deux alors ils s’avancent d’un pied hâté. Ils parviennent d’un pas léger à la Kishkindhyâ, lieu masqué par les djungles épais, et se cachent derrière les arbres dans la forêt impénétrable. L’aîné des Raghouides y tient alors ce langage à Sougriva : « Appelle ton frère au combat, force Bâli à sortir hors de la bouche de sa caverne, et je lui donnerai la mort avec une flèche brillante comme la foudre. » À peine le Kakoutsthide à la vigueur sans mesure eut-il articulé ces paroles, qu’une grande et profonde symphonie ruissela du ciel en sons agréables. Une guirlande céleste, au tissu d’or, embelli de mille pierres fines, tomba du firmament sur la tête de Sougriva ; et, dans sa chute du ciel vers la terre, cette guirlande d’or, ouvrage d’un Immortel, resplendit au sein des airs comme une guirlande ravissante qu’on aurait tissée avec des éclairs. Dans une pensée d’amour, un habitant des cieux, le soleil même, son père, avait, d’une main soigneuse, tressé pour lui ce beau feston égal à celui de Bâli.


Quand le vigoureux Bâli entendit les rugissements épouvantables de son frère, sa colère s’enflamma soudain,