Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/362

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plus de temps à vivre que celui où mes yeux n’auront pas encore pu voir ce ravisseur de ton épouse. »

Il prit alors son arc céleste, resplendissant à l’égal de l’arc même du puissant Indra ; il encocha une flèche, et, visant les sept palmiers, déchaîna contre eux ce merveilleux projectile. Le trait paré d’or, envoyé de sa main vigoureuse, transperça tous les palmiers, fendit la montagne elle-même et pénétra jusqu’au sein des enfers. Ensuite, la flèche remonta spontanée sous la forme d’un cygne ; et, brillante d’une lumière infinie, elle revint d’où elle était partie et rentra d’elle-même au carquois de son maître.

Quand il vit les sept palmiers traversés d’outre en outre par la flèche impétueuse de Râma, le roi des singes tomba dans une admiration sans égale. À la vue de cette prouesse incomparable, Sougrîva joyeux porta les deux paumes de ses mains réunies au front et se mit à glorifier le noble Raghouide :

« Comme le soleil est le premier des êtres lumineux, comme l’Himâlaya est la première des montagnes, comme le grand Océan est la première des vastes mers : ainsi toi, Râma, tu es le premier des hommes pour la vigueur. Ni le Dieu, qui put immoler Vritra, ni celui de la mort, ni l’Asoura, ni le Dispensateur des richesses, qui est l’auguste roi de tous les Yakshas, ni Varouna, ses chaînes à la main, ni le Vent, ni le Feu même n’est égal à toi !

« Quel être mâle est capable de résister à celui, de qui la main put transpercer à la fois d’une seule flèche ces grands palmiers et cette montagne elle-même, hantée par les Dânavas ? Maintenant mon chagrin est dissipé ; maintenant mon cœur est inondé par la joie ; maintenant