Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la descente du fleuve sacré. Prends ce coursier et retourne chez les tiens, comme tu es venu : il est digne de toi, vaillant héros, de mener à bonne fin le sacrifice de ton aïeul. »

« Docile aux paroles de Garouda, le vigoureux autant qu’illustre Ançoumat s’empara du cheval et revint d’un pied hâté au lieu où cette victime devait être immolée.

« Arrivé devant le roi au moment où celui-ci venait enfin d’achever les cérémonies initiales de son açwamédha, il répéta à son aïeul, noble fils de Raghou, les paroles de l’oiseau Garouda ; et le monarque, ému au récit affreux d’Ançoumat, termina le sacrifice avec une âme pleine de tristesse. — Quand il eut achevé complètement sa grande cérémonie, ce maître sage d’un vaste empire s’en retourna dans sa capitale, mais il n’arriva point à trouver un moyen pour amener la Gangâ sur la terre ; et, ce dessein échoué, il paya son tribut à la mort, après qu’il eut gouverné le monde l’espace de trente mille années. »

« Dès que le noble Sagara fut monté au ciel, digne rejeton de Raghou, ô Râma, le vertueux Ançoumat fut élu comme roi par la volonté des sujets. Ce nouveau souverain fut un monarque bien grand, et de lui naquit un fils, nommé Dilîpa. Ançoumat, prince d’une haute renommée, remit l’empire aux mains de ce Dilîpa, et se retira sur une cime de l’Himalaya, où il embrassa la carrière de la pénitence. Ce meilleur des rois, Ançoumat, que la vertu ceignit d’un éclat immortel, voulait obtenir à force de macérations, que la Gangâ descendît purifiante ici-bas ; mais, n’ayant pu voir son désir accompli, malgré trente-deux mille années de la plus rigoureuse