Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/36

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çoumat : « Tu retourneras chez toi, honoré et maître du cheval. »

« Quand il eut recueilli ces bonnes paroles des éléphants, il s’avança d’un pied léger vers l’endroit où les Sagarides, ses oncles, n’étaient plus qu’un monceau de cendres. Et, devant le funèbre spectacle de ce tumulaire amas, le fils d’Asamandjas, accablé sous le poids de sa douleur, se répandit en cris plaintifs.

« Il vit aussi errer non loin de là ce coursier qu’un serpent avait enlevé, un jour de pleine lune, dans le bois de la Vélà.

« Ce héros à la splendeur éclatante désirait célébrer, en l’honneur de ces fils du roi, la cérémonie d’en arroser les cendres avec les ondes lustrales : il avait donc besoin d’eau, mais nulle part il ne voyait une source. Tandis qu’il promène autour de lui ses regards, voici qu’il aperçoit en ce lieu, vaillant Râma, l’oncle maternel de ses oncles, Garouda, le monarque des oiseaux. Et ce rejeton de Vinatâ aux forces puissantes lui tint ce langage : « Ne t’afflige pas, ô le plus éminent des hommes ; cette mort sera glorifiée dans les mondes. C’est Kapila même, l’infini, qui a consumé ces guerriers invincibles : voici, héros, la seule manière dont tu puisses verser de l’eau sur eux. La fille aînée de l’Himalaya, la purificatrice des mondes, la Gangâ, cette reine des fleuves, doit laver de ses ondes tes infortunés parents, dont Kapila fit un monceau de cendres. Aussitôt que le Gangâ, chérie des mondes, aura baigné cet amas de leurs cendres, tes oncles, mon bien-aimé, s’en iront au ciel !

« Amène, s’il t’est possible, du séjour des Immortels, la Gangâ sur la face de la terre ; procure ici-bas, et puisse le bonheur sourire à ton noble dessein ! procure ici-bas