montagne et toujours irrésistible dans une bataille, habite le Pâripâtra, mont sublime, et se nomme Pauasa.
« En voici un autre, que suit une armée formidable, excellente, de singes, campés avec lui sur le rivage de la mer, comme une seconde mer. Ce général, appelé Vinata, habite le mont Dardoura et s’abreuve dans la rivière Parnâça : cent millions de guerriers sont répandus autour de lui.
« Celui-là, qui, pareil au sombre nuage, les yeux enflammés, le visage doré comme le soleil, et tenant levée une roche immense, te défie au combat, se nomme Krathana. Son armée comprend soixante centaines de mille hôtes des bois.
« Voici Gavaya, que la colère pousse vers toi, singe plein de splendeur et qui nourrit un corps dont la teinte est ressemblante à l’or. Dix milliers et dix centaines de kotis lui obéissent, tous singes prompts et d’une grande vigueur. À leur tête, il peut te vaincre sur un champ de bataille, ô toi qui domptes les cités des ennemis ! »
Après qu’il eut contemplé cette armée simienne aux nobles âmes, examiné la vigueur et l’héroïsme, entendu rapporter le nombre des singes, le monarque pâlit dans tout son corps et sentit faiblir sa résolution.
Quand Sârana, le magnanime Rakshasa, eut fini de parler, Çouka saisit l’occasion, et, contemplant toute l’armée, il dit à Râvana :
« Ces deux jeunes princes que tu vois là avec des formes célestes, sont Maînda et Dwivida : ils n’ont point d’égal au combat. Ils ont obtenu de Brahma la permission de manger l’ambroisie : aussi proclament-ils que leur seule force peut broyer la ville de Lankâ !