Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/176

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« Ces deux autres, qui, semblables à des montagnes, se tiennent à leurs côtés, sont Dourmoukha et Soumoukha, fils du Trépas, égaux à leur père. Environnés par cent millions de guerriers, ils observent la ville et se vantent que leur force va réduire en poussière la cité de Lankâ !

« Celui que tu vois là se tenir comme un éléphant enivré pour les combats ; ce guerrier qui peut dans sa colère agiter, quoi qu’elle fasse, la mer elle-même par sa vigueur seule, est ce même singe qui a déjà triomphé de Lankâ et qui a déjà vu Sîtâ : vois-le revenu devant ces murs, lui que tes yeux ont vu dès avant ce jour. C’est le fils aîné de Kéçari, ou plutôt, dit la renommée, c’est le fils du Vent. On l’appelle Hanoûmat, et c’est lui-même qui a franchi la mer. On ne peut mettre obstacle à son chemin, comme il est impossible d’arrêter le vent dans sa route. Un jour, au temps qu’il était un enfant, comme il vit le soleil qui se levait, il s’élança vers lui ; ce fait est certain : il franchit une route, qu’il parcourut jusqu’à trois mille yodjanas : « Je prendrai le soleil, avait-il dit, et le soleil n’ira plus sur moi ! » Il avait arrêté cette résolution dans son âme, que sa force déjà enivrait d’orgueil. Mais, sans atteindre le soleil, ce Dieu, le plus invincible des êtres aux Dânavas, aux Rishis, aux Dieux mêmes, il tomba sur la montagne, où se lève chaque jour l’astre qui donne la lumière. Le singe au corps solide, précipité sur la face d’un rocher, s’y brisa quelque peu l’une des mâchoires : c’est de là qu’il est appelé Hanoûmat. Voilà ce que j’ai appris sur lui dans cette excursion même, où j’ai mis toute mon attention. Sa vigueur, ses formes, sa puissance est chose impossible à décrire.

« Ce héros, qui est là tout près de lui ; cet homme au teint bleuâtre, aux yeux comme les pétales du lotus ; ce