Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/178

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tomber au loin ; puis cette pensée lui vint à l’esprit : « Que va-t-il naître de cela ? »

« À l’instant même s’éleva une forme de jeune fille aux yeux de lotus, aux regards tremblants comme l’éclair, au visage rond comme le disque de la lune, et brillant comme un flocon d’écume, sur lequel vacille un rayon de lumière. Brahma lui-même n’avait jamais rien vu, ni Pannagî, ni Asourî, ni Gandharvî, ni Déesse elle-même d’une égale beauté. Les gardiens célestes du monde, à sa vue, d’accourir en ce lieu. Alors, s’étant approché de Brahma, le soleil de lui parler en ces termes : « De qui est cette nymphe à la figure charmante ? Quelle raison l’a conduite ici ? Pourquoi cette fille des Nâgas, quittant sa ville de Bhogavatî, est-elle venue ici ? Est-ce la Grandeur, la Perfection, Lakshmî, la Satisfaction, la Splendeur ou l’Aurore ? Aussitôt le Pradjâpati de raconter cette histoire au Soleil.

« Un jour qu’elle s’était baignée sur le sein du Mandara, le soleil dit ces mots à la nymphe, toute fière de sa jeunesse et de sa beauté : « Par l’opération d’une force écoulée de ma splendeur, il te naîtra un fils d’une immense vigueur, invincible dans les grandes batailles aux Rakshasas, aux Pannagas, aux Yakshas, aux Démons, aux Dieux ; un fils, à qui les Tridaças eux-mêmes n’auraient pas la puissance d’ôter la vie. »

« Dès qu’il eut gratifié la nymphe de cette faveur éminente, le Dieu partit aussitôt. Elle fut appelé Bâlâ par le soleil, parce qu’elle était dans la fleur de l’adolescence.

« Ensuite, dans la saison qui abonde en toutes les espèces de fleurs, un jour que le bienheureux Indra se promenait, agité par l’amour, il vit cette jeune fille belle en toute sa personne ; et ce Dieu, que tous les Dieux hono-