Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/177

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guerrier, le plus grand des Ikshwâkides ; lui, de qui la valeur est célèbre dans le monde ; lui, de qui le devoir ne s’écarte jamais et qui n’abandonne jamais le devoir ; lui, qui est le plus instruit des hommes instruits dans les Védas et qui sait manier la céleste flèche de Brahma ; ce prince, en qui réside avec la destruction même l’assemblage de toutes les armes ; lui, qui pourrait fendre le ciel et déchirer la terre avec ses flèches ; lui, de qui la colère est comme celle de la mort et le courage est comme celui d’Indra, c’est Râma le Daçarathide, à qui naguère tu es allé dans un ermitage du Djanasthâna ravir son épouse et qui vient ici te livrer bataille !

« Ce guerrier, qui est à son côté droit avec un éclat d’or épuré, une large poitrine, les yeux dorés, les cheveux noirs et bouclés, c’est Lakshmana, l’exterminateur des ennemis, son frère, qu’il tient pour égal à sa vie. Habile à gouverner autant qu’il est habile à combattre, il a épuisé toute la science des armes ; il est impétueux, difficile à vaincre, fort, courageux dans le combat, victorieux ; c’est le bras droit de Râma ; il est continuellement comme son âme qui se meut autour de lui.

« Ce guerrier, qui, environné par un peloton d’Yâtavas est venu se placer au flanc gauche de Râma, c’est ton frère lui-même, Vibhîshana. Dans sa colère contre toi, il s’en est allé prêter l’appui de ses conseils au Raghouide ; et ce roi fortuné des rois a fait sacrer Vibhîshana comme monarque de Lankâ.

« Jadis, lancé par le vent, un grain de poussière entra dans l’œil gauche du maître des créatures, et le contact de cet hôte incommode lui causa une impression douloureuse. Brahma le prit donc avec la main gauche et l’envoya